Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Le sénateur Bailly faisant voter un amendement contre l’élevage extensif vole à l’ours le pavé de la fable!

publié le6 décembre 2009

Le sénateur Bailly officiellement agriculteur à Uxelles (39), pensait porter atteinte aux associations de protection de la nature. En fait, il pénalise sévèrement les éleveurs et tout simplement la qualité de notre environnement.

En effet, sur sa proposition, le Sénat a voté le 1er décembre 2009, un amendement à la loi de finances 2010, qui réduit de 500 000 euros le budget consacré aux grands prédateurs (loup, lynx, ours).

Explications.

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Une manœuvre politicienne

Par son amendement, Gérard Bailly souhaite réduire les crédits accordés à la préservation des grands prédateurs, crédits qui, selon son analyse, profitent essentiellement aux associations de protection de la nature. Cet amendement, toujours selon le député, permettra de sauver des agneaux et répondra ainsi à l’attente des éleveurs.

Pourtant ce sénateur savait pertinemment que l’essentiel des crédits versés au titre de la préservation des grands prédateurs vient aider les éleveurs à protéger leurs troupeaux et indemnise les dégâts subis.
Et ce d’autant que le rapporteur du texte, puis la secrétaire d’État à l’écologie, lui ont rappelé ce fait en lui demandant de retirer cet amendement en pure perte. (voir extrait des débats).

Par cette décision, le Sénat ne nuit pas aux associations de protection de la nature, mais en revanche, nuit cruellement aux éleveurs en amputant les aides qui leur sont accordées pour protéger les troupeaux de la prédation des grands prédateurs et des chiens en divagation.

Pourtant il faut aider les éleveurs

amendement_BALLY_vote_et_discussion.doc

La baisse des crédits ne résoudra aucun problème. Au contraire, elle renvoie les éleveurs à la situation qui prévalait il y a plus de quinze ans, lorsque l’État n’avait pas encore pris les mesures adéquates pour soutenir la filière pastorale.

Il est normal que la société accompagne les difficultés des éleveurs en les aidant financièrement à protéger leurs troupeaux des prédations, et ce même qu’ils soient en présence ou non de grands prédateurs, et en les indemnisant pour les dégâts subis.

Jean-David ABEL, en charge de la mission Grands prédateurs de France Nature Environnement précise que « Le budget consacré à la protection des grands prédateurs n’est qu’une goutte d’eau dans le budget total alloué à l’agriculture ». Il poursuit : « Nous demandons à la commission mixte paritaire qui va examiner ce projet de loi de finances de supprimer cette disposition démagogique. »

Le pavé du sénateur Bailly !

Le journal La Dépêche s’est ironiquement fait l’écho dans l’Ariège de cette affaire sous le titre : « Ours :Le pavé du sénateur Bailly « . Extrait élogieux : « Rien n’est si dangereux qu’un ignorant ami ; mieux vaudrait un sage ennemi » concluait M. de la Fontaine dans la fable « L’ours et l’amateur des jardins », d’où l’expression « le pavé de l’ours ».

« … Aussitôt fait que dit ; le fidèle émoucheur
Vous empoigne un pavé, le lance avec roideur,
Casse la tête à l’homme en écrasant la mouche, … »
(la Fontaine)

On pourra maintenant dire aussi : « Le pavé du sénateur Bailly » ! Mais là, ce n’est pas une fable.

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A la suite de cette affaire toutes les associations franc-comtoises on adressé une lettre à la ministre.


NDLR :

– Voir aussi d’autres pages édifiantes concernant le sénateur Bailly

* Au lieu d’arriver incognito dans les installations pour rechercher les infractions, ne serait-il pas mieux que les inspecteurs fassent une demande préalable ?

*Le sénateur Gérard Bailly intercède pour les piégeurs, « spécialistes bénévoles de la régulation et de la gestion de la faune sauvage »

*PESTICIDES. Liaisons dangereuses à l’Hôtel du Petit Luxembourg : au « repas de famille » SYNGENTA, deux sénateurs comtois.