Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

La Loue n’avait pas besoin de cela! A Cléron (25), un monstrueux torrent de mousses résiduaires organiques, issues de la fromagerie Perrin, a dégringolé vers le ruisseau.

publié le24 août 2010
Un énorme torrent de mousses organiques ocres avait dévalé sur plus de 30m de large le versant forestier et rocheux d’une forêt jusqu’au ruisseau qui se jette dans la Loue.

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Vendredi 20 août 2010, les ruisseau de la Mée qui traverse le village de Cléron (25) attire l’attention de quelques habitants. La surface de l’eau est recouverte d’en épaisse couche d’environ 50cm de mousses ocre.

Un habitant donne l’alerte et téléphone même à un garde de l’ONEMA (Office National De L’Eau Et Des Milieux Aquatiques sur son numéro personnel). Pourtant personne ne viendra constater la pollution du cours d’eau pendant que celle-ci avait lieu.

Il existe par ailleurs manifestement un problème, lorsque quelqu’un essaie de téléphoner au Service Départemental du Doubs de Office National De L’Eau Et Des Milieux Aquatiques (ONEMA) n° 03 81 52 25 46, – indiqué dans l’annuaire – il tombe manifestement sur une ligne fax et n’obtient qu’un sifflement. Même pas un répondeur pour renseigner l’usager!

Le ruisseau a débité cette pollution, que certains estiment à 1000m3 de mousses (pour 100m3 minimum de matière organique) jusqu’au lendemain samedi aux environs de 10h00. Pour finir, il ne charriait plus ensuite que des blocs de mousses isolés et de plus en plus réduits.

Toute cette pollution a été évacuée vers la Loue

Le ruisseau de la Mée se jette dans la Loue. Cette rivière n’avait pas besoin de cette pollution supplémentaire très riche en azote et phosphore après les problèmes de mortalité piscicole qu’elle a connu depuis le printemps.

Et de plus le ruisseau de la Mée conflue avec la Loue immédiatement en amont du secteur où a été réalisé le 20 juillet 2010 une opération de comptage des poissons, qui a montré de bien faible résultats.. (lire [La première pèche électrique dans la Loue : pas vraiment miraculeuse, hélas !
-> http://www.cpepesc.org/La-premiere-peche-electrique-dans.html]

Un responsable de la CPEPESC, alerté par des habitants, hélas tardivement samedi d’après midi, n’a pu que relever que la pollution avait fini de passer dans le ruisseau. Des traces de mousses ocre, ont été vues dans la Loue jusqu’au pont de Chenecey-Buillon dans la soirée.

Celui-ci a remonté le ruisseau pour découvrir que derrière la fromagerie PERRIN, un énorme torrent de mousses organiques ocres avait dévalé sur plus de 30m de large le versant forestier et rocheux d’une forêt jusqu’au ruisseau.

L’exploitant de la fromagerie industrielle, située au « Hameau du fromage » imputerait ce déversement à une erreur matérielle.

L’enquête – si elle est conduite sérieusement – devrait pouvoir le déterminer.

On peut en effet s’étonner qu’aucun système d’alerte n’ait permis d’éviter ce grave problème.

Cette usine est au regard de la loi une installation classée pour la protection de l’environnement dont l’exploitant est soumis à à certaines contraintes réglementaires lorsqu’un tel « accident » survient.

Qu’un tel volume de mousses organiques puisse s’échapper dans la nature et pendant plus de 12 heures fait douter du sérieux de la gestion et de la conception des installations.

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Et l’origine de la mystérieuse pollution de la Loue d’octobre 2007 dans ce secteur ?

C’est dans le secteur de Cléron, 600m en aval du bourg, que la Loue a été victime en octobre 2007, d’une importante pollution mais aux origines bien mystérieuses.

Une très grande quantité d’une substance épaisse manifestement d’origine laitière avait été crachées dans le lit même de la rivière par l’eau de résurgences du karst. (A l’endroit même, où un comptage récent de poissons a été effectué par l’ONEMA cet été 2010)

A ce jour le mystère n’a pas été élucidé.

Lien vers la page de cette affaire.