Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Epandages agricoles en région calcaire karstique

Dans les zones géographiques aux sous sol constitué des roches calcaires fissurées et karstifiées, les formations pédologiques qui recouvrent cette « passoire », constituent l’unique filtre plus ou moins protecteur des eaux souterraines contre la pollution entrainée dans le sol par les infiltrations.

Ces sols sont parfois quasi inexistants lorsque affleurent les roches calcaires.

Lorsqu’ils existent, ces sols superficiels sont le plus souvent d’une épaisseur réduite, qui de plus varie dans l’espace en un même lieu.

Leur épaisseur sondable à la tarière constitue le seul paramètre facilement mesurable.

La composition de ces sols est très hétérogène et fonction des éléments qui ont été apportés par les roches environnantes et sous-jacentes: argiles de décalcification, marnes, éléments détritiques,… Cette hétérogénéité est bien visible au niveau des dolines qui constituent des points d’observation et…d’infiltration privilégiés.

Le pouvoir épurateur des sols superficiels est très limité face à l’infiltration des eaux chargées de polluants par exemple lors d’un épandage excessif de lisier.

La capacité réelle à retenir les matières organiques et à en fixer l’azote et le phosphore est impossible à appréhender contrairement à ce que prétendant le lobby de l’élevage intensif industriel.

La Directive 2000/60/CE dite Directive Cadre sur l’Eau (DCE)  exige depuis 2015 l’atteinte du bon état des masses d’eau réceptrice et leur non-dégradation  mais ce « bon état »  est bien peu ambitieux  par rapport aux rejets trop importants d’azote et de phosphore qui provoquent l’eutrophisation algale des rivières et le recul de la vie aquatique.