Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Des prières depuis 10 ans pour la station d’épuration de Saint-Aubin (39). Enfin…

publié le22 janvier 2009

Le ruisseau du CLEUX nait à TAVAUX (39), dans le bois du Recepage, en bordure du site des Usines Solvay. Il parcourt ensuite 13 km pour rejoindre l’AUSSON qui, se jette à son tour dans LA SAONE près de St Jean de Losne. Sur son parcours il ne traverse qu’un seul village, SAINT-AUBIN, une localité de plus de 1500 habitants.

Le 7 août 1997, la CPEPESC, en bonne avocate de la nature, adressait des doléance au préfet du Jura : « Récemment, quelques personnes de la CPE se sont rendues à la station d’épuration de Saint-Aubin. L’aspect du rejet après traitement a particulièrement attiré notre attention. De couleur jaunâtre, le rejet comportait des morceaux de boues à chaque relargage d’effluents traités. La station d’épuration paraît saturée. Il ne semble pas y avoir de vidange régulière des boues.
Nous avons également constaté la complète dégradation du ruisseau « LE CLEUX », milieu récepteur, dont le débit lors de notre visite ne semblait être constitué que par le seul rejet de la station d’épuration ».

La préfecture ne s’empressait pas de répondre. Ce n’est qu’après une relance de l’association que, début janvier 1998, le préfet répondait enfin « le conseil municipal de cette commune se préoccupe de ce problème et fait procéder actuellement à une étude diagnostic du réseau dont les résultats devraient être connus à la fin du mois de janvier prochain et un budget a été prévu pour la planification des différentes tranches de travaux à réaliser ».

On pouvait donc enfin espérer une solution sérieuse et rapide. Pourquoi ne pas faire confidence ?

En 2004, une équipe de terrain passe « jeter un œil »…

Le lendemain, 29 juin 2004, elle écrit à nouveau au Préfet du Jura en adressant cette fois une copie au Procureur de la République :

« Par courriers des 07/08/97, 08/10/97 et 05/01/98, nous vous avions dénoncé l’abominable aspect du rejet de la station d’épuration de SAINT-AUBIN qui re-larguait même des boues. Par lettre du 05/01/98, vous nous aviez informés que la commune avait décidé de faire réaliser une étude diagnostic, aussi nous avions estimé que ce problème était en bonne voie de règlement.
Lors d’une récente visite, nous avons été extrêmement déçus en constatant que le rejet de cette station présente une qualité toujours aussi lamentable et que le petit ruisseau qui le reçoit n’est plus qu’un cloaque.
Vous trouverez ci-joint des photos édifiantes.
En conséquence, nous remercions de bien vouloir faire intervenir vos services de la police des eaux pour remédier à la situation de développement durable de la pollution des eaux. Si ce laisser-aller devait perdurer encore, la CPE ne pourrait qu’engager des actions devant les tribunaux »..

Le 12 juillet, le préfet répond « J’ai transmis votre courrier aux services de la DDAF en leur demandant de diligenter une enquête sur ce problème. Je ne manquerai pas de vous en communiquer les résultats dès qu’ils m’auront été transmis ».

En fait, la station d’épuration de Saint-Aubin, se révèlera être totalement sous-dimensionnée et obsolète. Et c’est une nouvelle installation qui devra être construite. C’est ce que la police de l’eau du Jura réclamera en 2005 à la collectivité.

Le permis de construire de la nouvelle station a été délivré le 18 mai 2007. L’association a découvert l’installation achevée, en repassant « jeter un oeil » sur place, ce mois de janvier 2009.
Le ruisseau du CLEUX n’est plus un cloaque. Un pas en avant…

Encore une affaire de plus qui souligne la nécessité et l’utilité d’aller sur le terrain voir ce qui s’y passe pour ceux qui désirent défendre la planète… déjà à leur porte.