Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Les cyanobactéries (anciennement appelées « algues bleues ») qu’est-ce que c’est? Les risques et dispositions sanitaires ?

publié le9 juin 2010

Pour tout savoir sur les cyanobactéries, consulter sur le site extrêmement bien documenté bacteriologie.wikibis.com de Luc Deborde, les pages http://www.bacteriologie.wikibis.com/cyanobacteria.php

Pollution et cyanobactéries

« Les cyanophycées vivent presque partout, y compris dans des conditions extrêmes, des glaces polaires aux sables des déserts. Elles survivent dans les lacs particulièrement chauds et/ou acides des cratères volcaniques comme dans les geysers. Elles croissent tant en eau douce que salée, sous forme planctonique (vivant dans la masse d’eau), ou sous forme benthique (organismes fixés à un substrat immergé).

Elles se développent spécifiquement bien dans certains milieux pollués par les activités humaines (eutrophisation, dystrophisation). Ces proliférations (blooms) forment par exemple des fleurs d’eau de couleur spécifique qui apparaissent sur un plan d’eau en voie de pollution. On assiste à ces efflorescences alguales lorsque l’eau contient de l’azote et/ou du phosphore en excès, conséquence par exemple d’une agriculture trop intensive ou d’une urbanisation épurant mal ses eaux. Pour cette raison, quand on détecte qu’une étendue d’eau est envahie par les cyanobactéries, il ne faut pas considérer l’efflorescence elle-même comme la pollution, mais plutôt comme une réaction naturelle à une pollution déjà présente ». (extrait du site précité)

Risques sanitaires liés aux cyanobactéries dans l’eau

On consultera le Rapport commun Afssa et Afsset sur les risques liés à la présence de cyanobactéries et de leurs toxines dans les eaux destinées à l’alimentation, à la baignade et autres activités récréatives. ( Juillet 2006)

Lien d’accès à ce rapport : http://www.afsset.fr/upload/bibliotheque/085391856141331010617707867709/cyanobacteries.pdf

On consuitera aussi :

– Les énigmes des algues bleues (RDT info) : [
http://ec.europa.eu/research/rtdinfo/49/print_article_4095_fr.html-> http://ec.europa.eu/research/rtdinfo/49/print_article_4095_fr.html]

– Le rapport final (en anglais) du projet européen Pepcy (PEPtides in CYanobacteria) :

http://ec.europa.eu/research/quality-of-life/ka4/pdf/report_pepcy_en.pdf

Contexte réglementaire en France

(extrait du rapport pré cité)

Les cyanotoxines sont des toxines pouvant être libérées dans les eaux par les cyanobactéries, connues aussi sous le nom d’algues bleues-vertes. Ces microorganismes trouvent un terrain de prolifération particulièrement favorable dans les eaux continentales moyennement ou fortement eutrophisées. La prolifération massive et rapide de ces bactéries est, dans certains cas, facilement observable par un changement de couleur de l’eau et la formation d’écume ou mousse.Cependant, l’absence d’écume ne constitue pas un critère permettant d’écarter la présence éventuelle des cyanobactéries et/ou de cyanotoxines. Leur présence est signalée sur tous les
continents et la préoccupation internationale est croissante vis-à-vis des risques sanitaires associés.

L’augmentation du nombre de barrages réservoirs dans les zones en manque d’eau et celle des apports nutritifs liés à la pollution des eaux de surface contribuent à amplifier cette problématique.

– 1.2. Contexte réglementaire des eaux de baignade ou de loisirs nautiques

La qualité de l’eau de zones de baignade et sports nautiques est régie par la directive européenne 76160/CEE adoptée en 1976.

Celle-ci a été transposée en droit français par le Code de la santé publique (Loi n° 2001-398 du 9 mai 2001, Livre III Titre III, chapitre II :Piscines et eaux de baignade (art. L1332-1 à L1332-4)).

On entend par « eaux de baignade » les cours et plans d’eau aménagés pour la baignade et/ou la pratique de loisirs aquatiques fréquentés de manière répétitive par au moins 10 baigneurs au même instant.

Les normes auxquelles les eaux de baignade doivent obéir ont été fixées par décret pris en Conseil d’état. Ces décrets ne fixent pas de cadre réglementaire pour la surveillance sanitaire des proliférations de cyanobactéries ou de la contamination des eaux par les cyanotoxines.

L’article 8 de la nouvelle directive eaux de baignade, directive 2006-7 CE du Parlement et du Conseil européen, du 15 février 2006, insiste sur le risque potentiel lié à la présence de cyanobactéries et demande à ce que des mesures de gestion immédiates soient prises afin de réduire l’exposition de la population (Journal Officiel de l’union européenne L 64 du 4 mars 2006).

Depuis 2003, la Direction générale de la santé publie chaque année des recommandations de surveillance et de gestion de phénomènes de prolifération de cyanobactéries dans les eaux de baignade (circulaire DGS/SD7A 2003-270,2004/364,2005/304) sur la base d’un avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France (avis du 6 mai 2003).

Ces circulaires préconisent le suivi régulier des zones de baignades aménagées avec plusieurs niveaux d’intervention et d’information au public. L’interdiction de la baignade avec restriction de certaines activités nautiques est préconisée lorsque la concentration en microcystine LR dépasse 25 Ìg.L-1. L’interdiction de la baignade et de la pratique des activités nautiques est préconisée en cas de présence d’écume ou mousse.

– 1.3. Contexte réglementaire des eaux destinées à la consommation humaine

Le paramètre microcystine-LR a été introduit dans le Code de santé publique (CSP) au titre de l’article R.1321-2 lors de la codification du décret 2001/1220 pris pour la transposition de la Directive 98/83/CE du Conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine.

Ainsi la limite de qualité aux points de conformité, basée sur les recommandations de l’OMS, inscrite à l’annexe 13.1 du Code de la Santé Publique a été fixée à
1 μg.L-1. Il est précisé en observation pour ce paramètre « À rechercher en cas de prolifération algale dans les eaux brutes ». Ceci entraîne des difficultés d’application liées à la définition d’une « prolifération algale ».