Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Pollution violette des eaux de la résurgence d’Ecole (25). Une énigme vite résolue.

publié le2 avril 2011

La source de la Fontaine à Ecole (commune d’Ecole-Valentin 25) est une résurgence qui sort d’une grotte située en contrebas du bourg d’Ecole. Les eaux alimentent une ancienne fontaine lavoir dont le déversoir donne naissance à un petit cours d’eau, le ruisseau du Moulin. Celui-ci disparait 1 km plus au S.W dans un entonnoir, sur le territoire de la commune de PIREY. Les eaux réapparaissent enfin, 7 km plus au Sud, à la résurgence de la Furieuse, au milieu du village d’AVANNE, avant de rejoindre le Doubs.

Mardi 22 mars 2011, un promeneur donne l’alerte. Les eaux du lavoir et du ruisseau sont toutes violettes !

Informés, des membres de la CPEPESC se rendent sur les lieux où se trouvent d’ailleurs la gendarmerie et le maire de la commune. L’ONEMA et un garde de la fédération de pêche sont venus également sur place un peu plus tard.

Une mesure rapide de la conductivité de l’eau violette, réalisée par la CPEPESC, donne 1187 μS. Cela indique qu’il y a un problème de pollution par produit en solution dans l’eau. A titre indicatif les eaux claires d’une petite source voisine ne présentent qu’une conductivité de 374 μS. Une analyse effectuée l’après midi décèlera 1,66 mg/l de phosphates mais pas d’ammoniaque. Ceci et la présence de mousse fera suspecter un rejet industriel, type laverie, teinturerie. L’eau ne colorant pas un papier filtre, ce test simple montre que l’on est en présence d’un colorant chimique.

Trouver l’origine de la pollution souterraine

Il n’est pas facile, parfois impossible de découvrir l’origine de la pollution d’une source karstique. Cependant, la CPEPESC connait bien cette résurgence d’Ecole. Elle draine une partie des eaux souterraines de la zone allant du péage de l’autoroute à la zone commerciale de Valentin où sont installées de nombreuses entreprises. La pollution violette pouvant provenir d’un rejet sauvage dans un puits perdu ou d’un déversoir d’orage ou d’une fuite d’un réseau public de collecte. Des colorations retrouvées à la source d’Ecole ont d’ailleurs été effectuées dans le passé dans le secteur

L’association communiquera ses informations à la gendarmerie qui recherchait l’origine du polluant.

L’association a pour sa part sillonné le bassin d’alimentation en partant de la grotte source. Le cours souterrain des eaux en amont de celle-ci est d’ailleurs connu, puisqu’il transite dans une grotte qui s’ouvre dans l’ancienne tranchée du chemin de fer. A ce niveau des traces de pollution des eaux ont été périodiquement relevées dans le passé. Mais cette cavité n’est plus accessible actuellement, en raison des travaux en cours à cet endroit pour le passage de la future ligne LGV de jonction entre la gare d’Auxon et la gare Viotte à Besançon. (Cette grotte servait d’ailleurs autrefois de captage!). La visite de différents points sensibles connus (bassins d’infiltration, regards en points bas, etc..) et une prospection autour de certaines entreprises n’a pas permise de déceler quoi que ce soit.

Pendant ce temps la pollution violette phosphatée continuait de s’écouler à la source, puis dans le ruisseau; Elle aurait même été vue à la résurgence de la Furieuse à Avanne.

Le 24 mars, l’origine de la pollution a été identifiée par l’enquête menée rapidement par les gendarmes dans la zone de Valentin au niveau d’une entreprise de tissus située sur le territoire de Chatillon-le-Duc, à plus de 2km de la source d’Ecole. Bravo !

La CPEPESC a décidé de porter plainte. Même s’il n’y a pas eu mortalité de poisson, il est parfaitement anormal que des eaux industrielles non traitées puissent s’échapper des égouts et rejoindre le milieu naturel.
Toute la lumière doit être faite sur cette souterraine affaire.

Nous reviendrons probablement sur ce « cas d’Ecole »!

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