Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Égouts, assainissements, et rejets des agglomérations.*

publié le5 juillet 2020

Pour protéger le milieu naturel récepteur (rivière ou nappe souterraine), les eaux usées doivent être traitées dans installations d’épuration avant rejet.

Impact des rejets polluants

Un rejet direct d’effluents mal ou pas épurés, apporte une pollution de nature « organique » dans le milieu aquatique où il aboutit.
Les eaux usées contiennent aussi, en  proportion variable, des produits chimiques de toutes sortes
(médicaments, produits ménagers, etc.)

Si le rejet s’infiltre dans le sol, il affecte les eaux souterraines et les sources que ces eaux alimentent.

L’apport d’un flux de pollution organique important dans une rivière, provoque à l’aval du point de déversement, une réduction de l’oxygène naturellement dissous dans l’eau et ce parfois sur un grande distance, jusqu’à ce que les phénomènes de dilution, de décantation et d’auto épuration en aient réduit l’importance.

La réduction du taux d’oxygène dissous est la première menace pour la vie aquatique.
Le colmatage des fonds (frayères), la fermentation des matières organiques, leur transformation en nitrates et phosphates entraînent d’autres nuisances (voir partie bon état des eaux)

Les petits ruisseaux sont beaucoup plus fragiles que les grands cours d’eau car même un petit rejet peut y avoir un impact considérable.

Les produits chimiques également contenus dans les eaux, appelés aussi micropolluants (détergents, stéroïdes utilisés dans l’alimentation du bétail, plastifiants, produits pharmaceutiques, hormones reproductives, solvants, molécules nouvelles de plus en plus nombreuses, …) menacent les êtres vivants aquatiques, et au delà les chaînes alimentaires lorsqu’il y a bio-accumulation. Ce problème inquiétant, trop longtemps volontairement ignoré, est encore mal connu, de même que ses conséquences à travers de possibles bioaccumulations dans les chaînes alimentaires et jusqu’à l’homme !

Les systèmes d’assainissement des eaux usées.

La Directive 2000/60/CE dite Directive Cadre sur l’Eau (DCE) exige l’atteinte du bon état des masses d’eau et leur non-dégradation. Les autorisations des rejets des systèmes d’assainissement urbains doivent en fonction de ses objectifs tenir compte des masses d’eau réceptrices.

La Directive n° 91/271/CEE du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux résiduaires urbaines (DERU), transcrite dans la législation française, a défini des règles à l’échelle de l’UE pour la collecte, le traitement et le rejet des eaux urbaines résiduaires.

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En préambule, il faut souligner que les systèmes d’épuration traditionnels ne sont pas conçus pour traiter la pollution chimique. Les molécules dangereuses, non biodégradables dans le système, se retrouvent dans les rejets ou dans les boues produites par l’épuration des eaux. (voir boues).

Les systèmes d’assainissement usuels ne sont performants que pour réduire la charge organique des eaux, qui représente la fraction majeure de la pollution urbaine.

La plupart des agglomérations disposent d’un système d’assainissement. Ce système doit comporter un réseau de collecte des eaux usées (appelé aussi réseau d’assainissement) et une station d’épuration précédant le rejet dans le milieu naturel.

En milieu rural, les eaux usées des habitations dispersées doivent être traitées par  des installations d’épuration autonome. Celle-ci comporte le plus souvent une fosse septique toutes eaux (sauf eaux pluviales) et un système d’épandage souterrain qui permet un traitement final dans le sol. (voir page « assainissement autonome »)
Il existe des procédés d’épuration plus écologiques.

Chaque ménage rejette à l’égout environ 150 litres d’eau sale par personne (WC, salle de bain, machines à laver linge et vaisselle, cuisine,… )

Certaines activités artisanales et industrielles rejettent également de grandes quantités d’eaux usées à l’égout. Une convention de déversement fixant des normes, passée entre l’entreprise et la collectivité, est obligatoire pour le rejet dans les égouts d’effluents autres que domestiques. Les eaux industrielles doivent en général  subir un prétraitement (détoxication) pour être acceptées dans le réseau d’assainissement public.

Tout rejet de purin ou d’effluents agricoles est interdit dans les égouts publics. Les purins perturbent le fonctionnement des stations d’épuration et ne doivent être éliminés par épandage sur les champs.

Le bon fonctionnement du système d’assainissement

D’un entretien régulier de tout le système d’assainissement.
Il suffit par exemple d’un tuyau cassé non réparé pour que la pollution rejoigne directement, pendant des mois, le milieu naturel. ( Ce sont des « dépenses obligatoires » dans le budget de la collectivité). Il existe maintenant des appareils de télédétection des incident et d’autres mobiles pour l’ inspection en vidéo des conduites enterrées.

De la composition des effluents amenés à la station d’épuration.
Celle-ci ne traite que la pollution organique. Il est donc interdit de rejeter à l’égout des produits chimiques dangereux ou toxiques, des solvants, des hydrocarbures, des peintures usagées, des huiles,… ( Ces produits doivent être déposés en déchetterie).

De la qualité du réseau de collecte.
En agglomération, les réseaux d’égouts collectent également les eaux pluviales provenant des caniveaux de chaussées et des toitures des bâtiments. Pour permettre une bonne épuration le réseau d’assainissement doit être distinct d’un autre réseau destiné à recevoir les eaux pluviales. C’est l’assainissement séparatif et qui comporte :

– une conduite collectant les eaux pluviales. Elles seront rejetées dans l’environnement si possible après un traitement sommaire (bassin décanteur).

– une conduite récupérant les eaux usées pour les conduire à la station d’épuration.

Les anciens réseaux d’égouts, dits de type « unitaire » qui collectent dans une même conduite, eaux usées et eaux pluviales (voire de sources), présentent beaucoup d’inconvénients :

– Ils diluent et refroidissent les eaux usées, ce qui perturbe le cycle d’épuration. En hiver, les eaux usées, en général chaudes (environ 15° C), sont refroidies par les eaux de fonte de neige, ce qui stoppe le processus d’épuration bactérien des stations. (En dessous d’une température de 5°C de l’effluent).

– Ils sont par ailleurs obligatoirement équipés de trop-pleins de crue qui polluent. Lors de pluies abondantes, une grande partie des eaux – qui ne peuvent être acceptées par la station d’épuration – débordent par ces déversoirs d’orage, dans le milieu naturel.

Ces déversoirs devraient être réglés pour ne rejeter dans le milieu naturel que lors des épisodes pluviaux importants.

Déversoir de crue le long d’un réseau unitaire d’eaux usées

Les eaux pluviales qui en début de précipitations ont lavé chaussées et caniveaux, sont très chargées en pollution. (Elles devraient toujours être traitées, au moins sommairement, avant rejet (décantation, passage à travers un filtre à sable, …)

VOIR PAGES :

FONCTIONNEMENT D’UNE STATION D’ÉPURATION

Épandage des boues d’épuration en agriculture (réglementation) .

Assainissement des agglomérations. Règlementation

Voir aussi le site public :

– Portail d’information sur l’assainissement communal : http://assainissement.developpement-durable.gouv.fr/

Nouveau portail d’information sur l’assainissement communal : https://www.assainissement.developpement-durable.gouv.fr/PortailAC/

A propos des zones de rejet végétalisée (ZRV) en sortie de station d’épuration

Quel est l’intérêt de mettre en œuvre à la sortie des effluents épurés par la station d’épuration une zone végétalisée, rigoles, bassins etc…  pour parfaire l’épuration des eaux avant le milieu récepteur.

Selon l’article 2 de l’arrêté du 21 juillet 2015 une ZRV est «un espace aménagé entre la STEU et le milieu récepteur superficiel de rejets des eaux. Cet aménagement ne fait pas partie du dispositif de traitement des eaux usées mais est inclus dans le périmètre de la station ». En 2019 d’un guide « Les zones de rejet végétalisées : analyse du fonctionnement et aide à la conception et à l’exploitation » a été le fruit de travaux de recherche conduites par l’IRSTEA menés en France sur plusieurs types de ZRV.

Ce guide sur les ZRV est consultable à l’adresse suivante du site de l’OFB : https://professionnels.ofb.fr/fr/doc-guides-protocoles/zones-rejet-vegetalisees-analyse-fonctionnement-aide-conception-lexploitation

Pollution accidentelle et pollution chronique

La pollution accidentelle désigne une pollution constatée suite à un événement imprévu et indépendant de la volonté de l’homme, par opposition à une pollution chronique.