Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Au pied du Mont d’or, le tunnel poubelle de Jougne (25) enfin nettoyée !

publié le30 octobre 2010

En 1977, en violation totale de la législation, des broyats d’ordures ménagères étaient évacués par camions entiers du site de traitement de LABERGEMENT-SAINTE-MARIE (25) pour être déversés à JOUGNE (25) dans le puits d’aération d’un ancien tunnel ferroviaire.

Le tunnel du Col de JOUGNE, appelé aussi « Tunnel de sous-Jougne » ou « Tunnel de la ligne du Simplon » était désaffecté depuis son effondrement au niveau du village des Hopitaux-Neufs par dynamitage en juin 1940 par l’armée française.

Les déchets jetés dans le puits d’aération, étaient ensuite poussés au bulldozer pour être étalés dans l’ouvrage.

Lors des explorations du site par la CPEPESC, celle-ci y découvrait des déchets plus ou moins broyés, dont certains parfaitement identifiables: ordures ménagères, pneumatiques, emballages, plastiques, polystyrènes, ferrailles, verres, petits contenants de toute sorte, piles électriques, bidons de peinture, d’huile, bombes aérosols, déchets artisanaux, etc.… Le tout baignait dans l’eau, qui ruisselle des voûtes et s’écoule à l’aval dans les évacuations du tunnel ou s’infiltre dans les calcaires où est creusé l’ouvrage.

Pendant plus de 15 ans, la CPEPESC a dénoncé et rappelé de très nombreuses fois, ce problème aux autorités préfectorales et locales sans résultat. Celles-ci faisaient tout pour faire trainer les choses et ne rien faire.

Une plainte pour décharge sauvage sera même déposée en 1993 auprès du Procureur de la République que celui-ci… classera sans suite, alors que l’infraction était permanente (absence d’autorisation pour un tel dépôt)!

En 2003, la CPEPESC avait porte l’affaire devant le tribunal administratif qui avait condamné l’inaction de la préfecture et exigé la mise en œuvre d’une suite administrative à ce dossier. C’est cette décision qui enclenchera l’obligation d’évacuer ce dépôt de déchets non autorisé.

Il faudra tout de même attendre encore des années d’expertises, d’interventions nouvelles, de menaces de retourner devant le juge, de palabres… Il n’aura été nécessaire que de quelques jours, en octobre 2010, à une entreprise de travaux publics, pour évacuer les déchets!

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