Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

INONDATIONS : réchauffement aménagement et comportements montrés du doigt.

publié le23 juin 2013

Les visites du Président de la République et de ministres dans le sud de la France ne changeront pas grand chose aux conséquences des dramatiques inondations qui ont provoqué des morts et des dégâts considérables. « Il faut revoir la prévention des inondations » a déclaré à Lourdes Delphine Batho.

En attendant ce miracle, par un communiqué de FNE du 20 juin, les défenseurs de l’environnement « rappellent une fois encore, la nécessité de traiter les causes de ces phénomènes si on veut arrêter d’en payer les conséquences chaque année.

Réchauffement global, dérèglement local

Plus l’air est chaud, plus il stocke l’humidité et plus les pluies peuvent être abondantes. Ainsi, le réchauffement climatique peut provoquer plus de pluie, outre qu’il augmente la fréquence des canicules qui maintenant touchent tout le territoire et ne sont plus limitées aux rives de la Méditerranée.

Des plans de prévention inefficaces

Depuis 1987, des plans de prévention des risques d’inondation (PPRI) doivent permettre d’évaluer les zones à risques et d’en délimiter les contours pour interdire les constructions et adapter les équipements. FNE réclame un gel des constructions dans les zones à risques qui ne disposent pas d’un PPRI exigent et efficace. Il faut impérativement que toutes les communes exposées à un risque d’inondation disposent d’un PPRI d’ici à 2015.

L’artificialisation des berges aggrave les effets des crues

L’Etat doit engager les moyens nécessaires pour réaliser les aménagements indispensables à la prévention de ces catastrophes naturelles : désartificialiser les rivières, prévoir des zones d’expansion des crues efficaces et suffisamment grandes, réserver les zones inondables à des zones de loisirs et ne plus construire ni dans le lit majeur des fleuves ni sur la bande littorale submersible.

En Franche-Comté , un bel exemple d’aménagement et de comportements néfastes qui perdure et contredit les déclarations de la Ministre.

La CPEPESC avait obtenu la condamnation de l’Etat, pour réalisation d’un gigantesque remblai routier (de 700m de long en zone inondable) réduisant le lit majeur de la rivière le Doubs. Il a été réalisé en aval immédiat de la ville de Besançon, sans aucune compensation du stockage hydraulique perdu et en contradiction avec les exigences du SDAGE du bassin versant du Rhône, où les effets des grandes crues sont encore en mémoire. Le juge avait mis en demeure l’Etat de réaliser cette compensation sous astreinte.

Or, le Ministère de l’écologie a fait appel de ce jugement !

Sollicitée personnellement à ce sujet, la Ministre a courageusement préféré ne pas répondre.

Lire :

La ministre de l’écologie au pied du remblai en zone inondable des Mercureaux ?