Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

La dynamique et l’espace de mobilité d’un cours d’eau.

publié le29 juin 2007
LIT MINEUR et LIT MAJEUR

En période pluvieuses ou de fonte de neige, la rivière est fortement en crue. Elle sort de son lit habituel (lit mineur) pour occuper le fond de vallée
nécessaire à son écoulement, c’est son « lit majeur ».
La conservation des lits majeurs est indispensable à la dynamique des rivières (voir partie « lit majeur et inondations »).

LA DYNAMIQUE DE LA RIVIERE

Inlassablement l’eau est à l’ouvrage ! Les phénomènes d’érosion des sols, de transport des matériaux érodés et de leur sédimentation façonnent en permanence le lit de la rivière.

L’érosion peut être mécanique : grandes quantités de blocs, galets, graviers, sables, matières en suspension enlevés au sol à l’état solide.
Elle peut aussi être chimique : carbonate de calcium enlevé par dissolution aux roches des régions calcaires.

Plus le courant des eaux est rapide, et plus l’érosion et l’évacuation de matériaux vers l’aval sont favorisées.

En zone d’érosion, la forme du lit de la rivière est liée à la composition (résistance) des terrains traversés.

La sédimentation, c’est à dire le dépôt des éléments transportés, s’effectue lorsque la vitesse d’écoulement ralentit (zone de faible pente, diminution du débit,..). La rivière a perdu beaucoup de son énergie et dépose progressivement ses sédiments en commençant par les plus volumineux. Elle façonne son lit et ses rives.

Cependant, la rivière modifie constamment son cours. Si son débit et la vitesse du courant augmente, par exemple lors de crues, elle peut reprendre des sédiments qu’elle a déposé précédemment et les charrier plus loin en aval.

L’espace de liberté d’un cours d’eau

Dans les plaines alluviales, c’est à dire constituées d’alluvions apportées anciennement, la rivière (qui hésite en quelque sorte) peut changer périodiquement son lit de place en place à la faveur des « à-coups » des crues. Le « couloir » où peut se déplacer le lit mineur est appelé espace de liberté de la rivière.
Ces « divagations » sont sources de diversité et de qualité de l’écosystème.

Mais trop souvent, l’homme à rendu impossible ces « divagations », pourtant sources de diversité écologique, en corsetant la rivière avec des enrochements ou des digues. Grâce au travail des eaux, la rivière s’est constituée au fil des années, un profil longitudinal d’équilibre hydrodynamique (pente régulière).
C’est un équilibre très fragile que peuvent remettre en cause des travaux de modification du lit de la rivière. Par exemple, le court-circuitage de méandres (accélération du débit) déclenchera une érosion régressive, c’est à dire en amont du lieu des travaux.

Une bonne gestion de la rivière devrait chercher à préserver, et même à restaurer, l’espace de liberté de son lit pour un bon fonctionnement hydrologique et morphologique gage d’un bon état écologique des eaux.

Retour au sommaire « EAU ».