Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Hécatombe de Salamandres du chantier de la route des Mercureaux près de Besançon, OÙ EN EST-ON ?

publié le29 mars 2011

Le 7 septembre 2010, une personne découvrait de nombreuses salamandres mortes, piégées par les mortels fossés en béton de la route en chantier des Mercureaux sur les territoires des communes de Beure et de Fontain (25)
(voir : Hécatombe de salamandres dans les « caniveaux pièges » en béton du chantier de la route des Mercureaux à Beure & Fontain (25))

Depuis cette époque, l’association qui avait porté plainte, suit l’évolution de cette affaire avec vigilance pour soit impérativement sauvegardée la population de salamandres qui subsiste dans le vallon des Mercureaux et pour laquelle des aménagements nécessaires à sa protection et aux migrations périodiques doivent impérativement être mis en place.

Mais, dur dur d’obtenir des informations environnementales malgré la transparence qu’exigent théoriquement la convention d’Aarhus, une Directive européenne, la législation française. Les administrations reçoivent probablement des « consignes d’en haut » que chacun peut imaginer.

Aussi, c’est donc seulement encore après avoir saisi la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) que la CPEPESC a pu obtenir des informations de la DREAL de Franche-comté, maître d’ouvrage actuel de la route des Mercureaux. (Rappelons que pour ce chantier la DREAL a succédé à la Direction Régionale de l’Equipement (DRE) qui avait elle-même hérité du cadeau de l’ancienne Direction Départementale de l’Equipement (DDE) du Doubs).

170 salamandres mortellement piégées

Un tableau de suivi obtenu de la DREAL Franche-Comté en date du 09 février 2011, atteste du ramassage, par des agents de ce service entre le 17 septembre 2010 et le 21 novembre 2010, de 405 salamandres tachetées et de 76 Crapauds, soit plus de 480 spécimens appartenant à des espèces protégées.

Pas moins de 170 individus de salamandres ont ainsi été retrouvés morts dans les caniveaux. 235 salamandres vivantes et 73 crapauds ont aussi été déplacées puis relâchées aux abords du ruisseau des Mercureaux ou de mares créées dans le cadre des travaux routiers.

Sur le terrain, aucune mesure concrète ne semble avoir été engagée à ce jour pour maintenir les possibilités migratoires antérieures, pourtant essentielles à la survie de ces populations de salamandres tachetées et de crapauds.

Où sont les passages pour la faune ?

Comme en témoignent les clichés ci-contre, les seuls travaux véritablement engagés à ce jour consistent en mise en place d’un grillage destiné à bloquer les flux migratoires des amphibiens, qui sont ainsi mis dans l’impossibilité d’effectuer convenablement leur cycle biologique annuel.

Sans autre aménagement, ce qui reste de ces populations animales, déjà fragilisées, sera probablement condamné, faute pour les individus de pouvoir se déplacer vers leurs lieux de reproductions habituels.

Parmi les rescapées de l’automne 2010, combien de salamandres seront demain en mesure de franchir cet obstacle à leur reproduction ?

.

*

NB ultérieur à l’article ci-dessus :

– Le procureur de la République de Besançon a classé sans suite la plainte pour destruction d’espèces protégées au motif qu’il y avait « absence d’infraction ».