Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

DOUBS, LOUE, AIN : La SAPROLEGNIOSE responsable mais… pas seule coupable de la mort des poissons !

publié le26 avril 2011

Les poissons de certaines rivières comtoises (Loue, Doubs franco-suisse, Ain), en particulier les salmonidés (truites, ombres) sont décimés, victimes d’une infection fongique, la saprolégniose, appelée aussi « la mousse ». Celle-ci atteint désormais d’autres espèces de poissons blancs et carnassiers.

La SAPROLEGNIOSE qu’est-ce que c’est ?

Il existe dans les eaux des champignons aquatiques, les oomycètes, qui vivent naturellement sur les matières organiques des fonds. Chez les oomycètes, dans la famille des Saprolegniaceae, ceux du genre Saprolegnia, Aphanomyces et Achlya peuvent infecter les amphibiens, les mollusques, les crustacés, les poissons et leurs œufs. Cette maladie est la saprolégniose. Les salmonidés sont les poissons les plus souvent touchés. Saprolegnia, qui a été identifiée sur le Doubs franco-suisse, est la forme réputée la plus dévastatrice.

Dans leur cycle de reproduction ces champignons pathogènes émettent des spores biflagellées et mobiles. Ce sont ces spores qui peuvent s’accrocher pour les « coloniser » sur des poissons blessés ou affaiblis, c’est-à-dire ayant une défense immunitaire déficiente.

Sur les poissons malades de saprolégniose, on observe d’abord des points qui deviennent ensuite des pastilles excroissantes, blanchâtres, d’aspect cotonneux. Il s’agit d’une sorte de mycose cutanée externe, constituée par le mycélium de ces champignons microscopiques. Il peut finir par envahir une grande partie du corps. Dans une rivière, pour le poisson atteint la mort est inéluctable au bout de quelques jours.

Des champignons aquatiques pathogènes… pour des poissons affaiblis

Le champignon Saprolegnia est présent dans tout les milieux aquatiques de toutes les rivières. Il n’est donc pas responsable, par sa seule présence, des mortalités piscicoles.

Il a été observé que, même des souches pathogènes de ce champignon, ne causaient généralement pas d’infection sur des poissons sains. L’épiderme du poisson est en effet protégé des infections par une couche de mucus, secrété par des glandes spéciales, sur lequel les spores des champignons ne peuvent s’accrocher.

De nécessaires facteurs de prédisposition.

Il n’en est pas de même lorsque le poisson s’avère vulnérable.
Il sera parasité s’il est déjà malade, ou si une blessure constitue une porte ouverte, ou s’il a subi des contraintes environnementales.

Ces dernières ont probablement des effets réducteurs au niveau de la barrière épidermique protectrice du poisson ou de sa production de mucus. Sont montrés du doigt: stress, forts écarts de température, pollution de l’eau, taux d’oxygène dissous insuffisant, surpopulation piscicole, (1), …

On pourrait y ajouter: substances indésirables, dystrophisation, variations brutales de débits en aval de barrages, etc…

.

.

(1) Ce qui explique (peut être) pourquoi cette maladie est bien connue dans les piscicultures.