Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

Évitez l’avion, le moyen de déplacement le plus polluant

publié le6 septembre 2022

Afin de ne pas détruire le climat de la planète, il ne faudrait pas dépasser 1,5 tonne de CO2 par personne et par an, toutes activités confondues. Un seul voyage en avion vous fait envoyer deux tonnes de CO2 dans la fine couche d’atmosphère de la Terre en quelques heures seulement (1).

Selon les rapports de l’Agence Européenne de l’Environnement. voici les émissions de CO2 selon les différents modes de transport:

– 14 g de CO2/passager/km pour le train

– 42 g de CO2/passager/km pour une petite voiture (avec 4 passagers)

– 55 g de CO2/passager/km pour une voiture moyenne (avec 4 passagers)

– 68 g de CO2/passager/km pour un bus

– 72 g de CO2/passager/km pour un deux roues motorisé

– 104 g de CO2/passager/km pour une petite voiture (avec 1,5 passagers)

– 158 g de CO2/passager/km pour une voiture moyenne (avec 1,5 passagers)

– 285 g de CO2/passager/km pour un avion. Les distances parcourues en avion (> 1000km) en augmentent l’impact ponctuel.

cf : [https://www.eea.europa.eu/media/infographics/co2-emissions-from-passenger-transport/view#tab-related-publication

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N’invitez par les fruits à prendre l’avion.

Un fruit importé hors saison par avion entraine une consommation 10 à 20 fois plus importante de pétrole que le même fruit acheté localement et en saison.

La solution bien imparfaite des agrocarburants (ou biocarburants)

Les CAD  (carburants durables d’aviation) ou en anglais SAF (sustainable aviation fuel) peuvent remplacer sans modification dans les moteurs d’avions les carburants fossiles et permettraient de réduire d’environ 80% leurs émissions de gaz à effet de serre, responsable principal du réchauffement climatique.

Mais ils ne sont pas sans inconvénients.  Les cultures agricoles utilisées pour leurs productions (huile de palme, le soja, betterave, canne à sucre, blé, colza,..  ), augmentent l’agriculture intensive, contribuent à la déforestation mondiale (huile de palme), détournent les sols de leur destination de production de l’alimentation humaine.

Une seconde génération plus soutenable de biocarburants vise à utiliser des déchets organiques, des résidus agricoles ou forestiers.  Une troisième génération cherche à s’orienter vers l’utilisation des microorganismes comme les algues.

La mirage des solutions hydrogène (et électriques)

Si un moteur à hydrogène ne rejette que de la vapeur d’eau les contraintes techniques sont terriblement limitantes car actuellement il faut produire de l’électricité verte pour produire de l’hydrogène vert. D’autre part un réservoir d’hydrogène liquide nécessite un volume quatre fois plus grand que pour le kérosène et nécessite d’y conserver une température de -253°C ! 

Quelque soit les solutions à venir

Il est illusoire de croire que les progrès techniques iront assez vite pour décarboner l’aviation. Il est urgent de réduire le trafic aérien qui ne concerne que 2 ou 3% de la population mondiale. A chacun d’y réfléchir. Nous n’avons qu’une planète.

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1- « Pour que les concentrations en gaz à effet de serre arrêtent d’augmenter dans l’atmosphère, une règle de 3 relativement grossière entre l’absorption de dioxyde de carbone par les océans et la végétation (environ dix milliards de tonnes de CO2) et la population mondiale actuelle (6,8 milliards d’individus plus ou moins gourmands en énergie) suggère qu’il faudrait rejeter au plus 1,5 t de CO2 par personne et par an en moyenne. », Climat : le vrai et le faux, Valérie Masson-Delmotte (l’une des principales climatologues françaises), 2011, p. 69.