Commission de Protection des Eaux, du Patrimoine, de l'Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères de Franche Comté

AREMIS Malbouhans: Une charte de la Toussaint pour cautionner un projet d’enterrement de la biodiversité en Haute-Saône!

publié le7 novembre 2010

La veille de la Toussaint, le Conseil Général de Haute-Saône a procédé en grande pompe à la signature de la « charte environnementale » du projet de « ZAC AREMIS-LURE de Malbouhans ».

Un bon coup de peinture verte bien appuyé!

Mais sur le site sont présentes des espèces sensibles protégées : vouloir les repousser ailleurs équivaut à les faire disparaître, tout comme les habitats d’intérêt communautaires existant sur le site de l’ancien aérodrome.

La CPEPESC réaffirme avec ténacité que ce qui vit aujourd’hui sur le site de Malbouhans, n’est pas transposable ni compensable à proximité.

Il est donc déplorable que le Président du Conseil Général de Haute-Saône et son assemblée, veuillent à leur tour vendre au détail les bijoux de famille, comme l’a déjà fait l’État.

Par ailleurs, qui pourrait concevoir qu’une association créée pour protéger la nature et l’environnement trahisse sa mission écologique et citoyenne et parraine ce projet d’enterrement de la biodiversité, surtout cette année ?

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La recette « Malbouhans »

Quand un projet est destructeur pour l’environnement et qu’on veut le faire passer à tout prix, on occupe ses contradicteurs, on cherche des « partenaires » et on étale de la peinture verte à grand renfort de comm’. La recette est connue :

– On monte un GTE « Groupe de Travail Environnement », dont le travail consiste à affiner le « suppositoire à bien faire passer ».

– On agite ensuite le porte monnaie, en faisant miroiter quelques subsides écologiques (tout en rappelant qui tient les rennes, pardon les cordons de la bourse).

– On sollicite une multitude d’organismes susceptibles d’apporter une caution environnementale, mais les plus avertis (et les moins achetables) ont décliné l’invitation;

– En prime, on promet aussi des énergies vertes… Ceux qui ont regardé de près -et qui donc ont pris soin d’examiner la sensibilité du site- se sont déjà désengagés.

– On brandit l’ ISO 14001 pour améliorer l’image, mais l’exemple de la ZAC Technologia de Vesoul a prouvé que l’on peut tout à fait être certifié ISO 14001 et enterrer 20ha de zones humides…

Cerise sur le tombeau projeté, cette « charte » environnementale n’est autre qu’un catalogue de mesures verdâtres, sans réelle contrainte de mise en œuvre : ceux qui veulent pourront faire et à leur rythme, mais on ne pourra rien faire contre ceux qui ne feront pas.

Elle ne sauvera en rien les biotopes.

Un autre futur est possible, mais pas avec des techniques de fossoyeurs du vivant !
En savoir + :

Le site de Malbouhans mérite plutôt une protection renforcée : Voir article Malbouhans : la CPEPESC demande au Préfet la protection du biotope